Inaugurer les chrysanthèmes.
Les paupières de Kawtar sont à peine entrouvertes, une fente d’un millimètre lui suffit pour déterminer qu’elle est couchée sur son lit, presque nue, baignant dans la faible lueur d’un jour terne qui s’infiltre dans la chambre confinée à travers les interstices des jalousies sourdes. Une vibration lui parvient de loin, se superposant au bourdonnement qui lui torpille le crâne, c’est son téléphone, geôlier de verre et de plastique, tyran intraitable, elle a dû l’abandonner dans un coin de la pièce, peu importe, de toute façon elle n’a pas les forces de se lever, pour le moment du moins, elle restera allongée pour quelques minutes encore, à se rappeler d’hier soir.