Nous sommes à l’aube d’une révolution d’une magnitude équivalente à celle de l’avènement du World Wide Web au début des années 1990 ou du smartphone à la fin des années 2000. Cette révolution porte un nom : métavers.
Dans le langage courant, la propagande se dit de mensonges endimanchés dans des techniques plus ou moins élaborées de communication. Le tout visant à manipuler l’opinion publique. Or n’oublie-t-on – à force de répéter à tort et à travers que communiquer c’est manipuler – que la propagande est d’abord affaire de mobilisation ?
De la levée de fonds au journal interne en passant par le manifeste et la tribune, ces armes matérielles tirent leur légitimité de techniques dont l’efficacité a marqué l’histoire des grandes mobilisations qui ont parcouru le XXe siècle.
Les idéophèmes seraient des mots particuliers, porteurs d’une forte charge idéologique, capables d’altérer les représentations du locuteur sans qu’il en soit conscient, et par-delà, les représentations collectives. Dans un monde traversé par des idéophèmes, la propagande ne consiste plus à imposer des idées, mais à propager des mots.
Contenu : ce terme, depuis relativement peu de temps, sert à désigner uniformément toute œuvre de l’esprit humain, quels qu’en soient la nature, l’objet, la destination. Que s’est-il passé pour que nous nous mettions tous à parler ainsi ? Et surtout, que cela révèle-t-il des rapports que nous entretenons avec l’idée de culture au sens large ?
« La parole politique est par définition performative. » C’est ce qu’affirme à qui veut l’entendre, paraît-il, l’ancienne porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye. Il semble que cette conviction soit par ailleurs très répandue au sein de la classe politique, en France et de par le monde. Il y a de quoi s’inquiéter. Car si la politique recèle bien, dans une certaine mesure, le pouvoir d’influer sur le réel, la parole qui lui est attachée n’est pas pour autant performative de manière systématique et spontanée.
Soyons positifs. Cette injonction, je l’entends presque quotidiennement. Il faut être positif. Constructif. Optimiste. Inspirant. Elle provoque chez moi une irrépressible envie de visiter l’antenne de la SPA la plus proche afin d’y éviscérer une portée de chatons. L’injonction à la positivité est partout.
Quelque chose cloche. Les outils classiques de la rhétorique sont en train de tomber en désuétude. En leur lieu et place, les moyens de propagande algorithmique s’imposent à une vitesse incontrôlée. Il est peut-être temps d’entrer en résistance.
Un futur sans ambition. La prospective : science ou divination ? Itinéraire de Delphes à TEDX. Rouvrir nos imaginaires. Dé-prospectiver et ré-historiciser le futur du travail. Là où il y avait la prospective, il faut reconsidérer l’histoire. Pour aller plus loin. Ah, ces ateliers de prospective, où l’on brosse un futur désirable ou détestable à grand renfort de post-its ! Ces conférences génériques sur le futur de ceci ou cela, …
Le MEDEF comme volonté et comme représentation. Par delà le corporate et le bullshit. L’heure est grave. Chaque jour, le monde étouffe davantage sous les monceaux de corporate bullshit qui se déversent sur lui. La dépollution du discours de l’entreprise est un enjeu de santé (mentale) publique. « On nous apprend que les entreprises ont une âme, ce qui est bien la nouvelle la plus terrifiante du monde »— Gilles Deleuze “J’aime l’entreprise”. Cette …